Derrière ces sourires, ces semblants de joie, ces yeux pétillants… il y a une colère, une profonde colère colorée de tristesse.
 
Quand je vois ces mots collés noir sur blanc sur les murs de Paris, je ne peux m’empêcher de frémir, car ils me rappellent que ça aurait pu être moi, littéralement. J’ai frôlé la mort, à l’aube de mes 30 ans à cause des mains d’un homme, mon ex. J’ai les larmes qui montent et le ventre qui gronde rien qu’à y repenser et pourtant, je ne peux pas faire semblant. J’aurais pu faire partie de ces sœurs assassinées.
 
Pourquoi écrire ? Pour honorer cette fissure qui m’a appris à me reconstruire.
Pour arrêter d’en avoir honte et de le garder pour moi par peur de choquer, déranger ou passer pour une victime.
 
La vérité, c’est que peu de gens dans mon entourage le savent. Une forme de déni s’est installée, pour que la vie continue et suive son cours, comme si de rien n’était, sauf que ce n’est plus comme avant. Comme toute forme d’abus, il y a un avant et un après. Une empreinte énergétique qu’on garde derrière un masque par peur que ce soit trop, peur de ne pas savoir gérer.
 
Quand on me regarde, on ne pourrait même pas s’imaginer un tel scénario, et pourtant, si vous saviez. Lorsque je veux partager cette histoire, je n’attends rien, si ce n’est une présence. Une personne qui écoute, qui est là et accueille. C’est tout et c’est déjà essentiel.
 
Il y a ceux qui ont survécu, ceux qui ne survivent pas et c’est INACCEPTABLE. J’en peux plus de voir ces messages dans la rue. La violence ne doit JAMAIS être acceptée et lue sur les murs.
 
Vous connaissez tous des femmes et hommes qui souffrent de violences conjugales, domestiques et j’en passe… Ne faites pas semblant. Si vous le pouvez, si vous le sentez, offrez-leur un espace, une écoute, une attention afin que ces personnes ne se sentent plus seules au monde. C’est le premier pas. ENSEMBLE !
 
Merci.